Munnar et la vallée de thé

Munnar et la vallée de thé

Bonjour à tous,

Bienvenue à Munnar, une station d’altitude dans les Gaths occidentaux. Munnar est connu surtout pour ses plantations de thé; les paysages sont donc de toute beauté. Nous avons fait la route pour venir depuis Allepey par la route en partageant une voiture avec un couple de français et leur bébé de deux ans un peu nerveux. Notre chauffeur était tellement bien que nous avions du mal à savoir si il utilisait le klaxon et ses coups de volant d’une douceur extrême. Nous avons essayer de lui soutirer des informations sur la politique, l’économie de la région, les communistes du Kerala, les multiples langues de l’inde; mais même si son anglais était bon, il était peu bavard!

Durant notre première journée, nous avons l’idée saugrenue de participer, avec l’office du tourisme, à un tour organisé pour visiter la région. C’est la première fois que nous faisons cela… On voit beaucoup de chose pendant cette journée et les guides tentent tant bien que mal de nous expliquer ce que nous voyons, mais il manque un élément essentiel. C’est difficile à définir mais c’est comme si on restait spectateur, sans vraiment rentrer dans le sujet et surtout sans y participer. On voit des plantations, du poivre et du café sauvage, un parc national aride grandiose… mais à chaque fois, c’est un petit tour et puis s’en va… Nous aurions dû louer un tuck-tuck pour la journée, cela aurait été plus sympa!

Lors de notre deuxième journée, nous choisissons de faire les choses complètement par nous même, en suivant le chemin d’une randonnée vaguement dessinée par l’office du tourisme sur une carte imprécise. Là, pour le coup, on était bien dans le réel et on a ressenti les choses! Nos cuisses pourront témoigner de la pente des plantations et nos bras rouges de la chaleur du soleil. On marche de 7h à 11H30, profitant de la douceur relative des températures du matin.

Nous ne nous lassons pas de ces paysages de plantation de thé. On aurait dit quelles étaient taillées par les doigts d’un géant. Ces arbustes d’un vert vif semblent doux et moelleux de loin. Par contre, lorsqu’on baisse la tête et qu’on regarde chaque plant individuellement, on s’apperçoit que sous leurs cotés lisses et doux, ces arbustes possèdent des troncs et racines puissantes et noueuses qui s’adaptent aux pentes raides et rocailleuses de la région. On peut comparer un plant de thé à nos chers vignes tant sur le plan physique que du savoir faire millénaire nécessaire pour l’exploitation.

Revenons à notre randonnée, la première partie de la route nous amène en haut des plantations, et en suivant le trait de crayon réalisé par l’office du tourisme sur notre carte, nous descendons directement à travers les arbustes rabougris des champs de thé. Nous finissons, tout en bas, dans le lit de la rivière asséchée après avoir traversé des champs de plantes géantes. On avait l’impression d’être des lilliputiens dans un monde de monolithes géants et de flaques d’eau croupie entouré de jungle dense. Bien sûr, nous n’avons jamais trouvé le chemin de l’autre coté de la rivière et nos petites jambes frêles ont appréciées la remonté!  Heureusement, les tigres et les serpents se sont fait discret ce jour là! Et pour être honnête, on ne sait toujours pas si il y avait un chemin en face tant les réponses des locaux sur ce sujet étaient contradictoires et imprécises!

Encore un coté de ce pays que nous découvrons: la faculté à donner une réponse aussi aléatoire que possible. Par exemple, pour répartir de Munnar, voici le dialogue que nous avons eu avec les responsables de la compagnie de bus, en version abrégée évidement. On vous épargne les aller-retour avec l’office du tourisme pour savoir où et quand partait le bus pour Maduraï. Notre but étant d’aller à dans cette ville pour le grand temple par le bus du matin.

Le 12 février après midiStation de bus en bordure du village. 4 fonctionnaires en costume marron-vert griffonnent sur des grands cahiers. Le première fonctionnaire est un petit homme assit derrière un gros bureau, il a un air vaguement endormi. Il ne prête aucune attention à se qui se passe autour de lui.

Baptiste : A quelle heure passe le bus pour Maduraï?

Premier responsable : Maduraï, no bus.

Baptiste : Ah bon, mais à l’office du tourisme, ils m’ont dit que oui…

Premier responsable : No bus. par Theni. possible, no problem.

(En réalité, il y avait un bus direct pour Maduraï mais le fonctionnaire de la station de bus ne le savait pas. Il partait de la ville à 1km à midi. deux aller retour à l’office du tourisme nous on permit de comprendre cela, mais on vous épargne ce récit)

Baptiste :  Ok, et à quels heures sont les bus pour Theni ?

Premier responsable : 7h, 9h 14h et 17h.

Baptiste : Ok, 7h ici ?

Premier responsable : Oui.

Baptiste : Ok; on sera là demain ici à 6h45 pour prendre le bus pour Theni.

Premier responsable : No, No, No. 6h30 et 7h45. 7h, 9h 14h et 17h, c’est les horaires de là bas. (Pointant du doigt vers l’ouest)

Baptiste : ah bon ? donc les horaires sont 6h30 ou 7h45 ici?

Premier responsable : Oui, 6h30 ou 7h45. (avec un dodelinement de la tête).

Le 13 février à 7h15:  Même station de bus avec la lumière du matin. 3 fonctionnaires en costume et plusieurs personnes ne faisant rien sont dans le bureau. De temps en temps, une des personnes se lève et nettoie le sol avec un balais en bambou.

Baptiste : Le bus pour Theni part bien à 7h45?

Deuxième responsable : No bus.

Baptiste : Ah bon ? mais hier…. et à quelle heure est le prochain bus ?

Deuxième responsable : 8h30. 7 o’clock left.

Baptiste : Ici? (Baptiste indique avec insistance le sol avec son doigt…)

Deuxième responsable : Non

Baptiste : Ah bon, et à quelle heure ici ?

Deuxième responsable : 8h. No problem.

Baptiste : Ok… mais pouvez vous me dire quand arrive le bus pour Theni?

Deuxième responsable : bien sûr! (avec un dodelinement de la tête et un sourire).

Résultat :  le bus est parti à 8h40, et on a sauté dans le bus, car un autre responsable que je n’avais jamais vu, nous a dit au dernier moment que c’était le bus pour Theni… juste avant qu’il ne parte.

Morale de l’histoire : Les bus n’ont pas d’horaire (ça, on conçoit) et quand ils en ont, ils sont faut (ça encore, c’est bon) mais donner des horaires pour un autre lieu… ça c’est plus dure à comprendre!

Theni s’est avéré être une ville peu accueillante et nous espérions s’en sauver très vite. On demande sans trop d’espoir à une bicoque comment aller à Maduraï. L’homme nous montre toute une rangé de bus derrière nous, indiquant qu’ils partaient tous maintenant et pour Maduraï. Comme quoi, on ne peut jamais prévoir, dès fois c’est si simple (sauf pour notre dos, qui se souvient encore du sky brûlant et dure du bus)!

A bientôt,

Baptiste et Tania