Phu Quoc

Phu Quoc

Bonjour à tous,

Après une courte nuit à Rach Già, ville sans grand charme, nous prenons le bateau pour Phu Quoc. C’est une grande île Vietnamienne au large du Cambodge et au milieu du golfe de Siam. C’est une station balnéaire relativement calme, mais en vue des investissements et des travaux en cours sur l’île, d’ici quelques années, cela sera un vrai enfer! Un enfer relatif, car l’île possède de très belles plages. Encore peu exploitées et parfois sales, on trouve de beaux coins dès qu’on sort des quelques routes et qu’on emprunte les pistes de terre rouge.

Nous prenons la moto pour découvrir l’île et son port de pêche. Entre deux plages, on tombe sur des dizaines de poissons séchant sur des petits tamis. Ils serviront à la fabrique du meilleur Nuoc Mam du pays. L’odeur y est insupportable… Autre spécialité de l’île : les huîtres perlières. Dans une fabrique et sa boutique, on voit la palette naturelle de couleur des perles, allant du rose au noir. Un australien, parlant dans sa barbe, nous explique le processus… Faut il encore qu’on ait compris son accent sorti du fin fond du bush Australien!

Nous sommes à notre dernière étape avant de passer au Cambodge.  Le Vietnam est un pays beaucoup plus froid que l’Inde qui nous a tant fasciné. Après trois semaines, même si nous avons fait quelques vraies rencontres, on admet que les Vietnamiens peuvent être peu accueillants. Ce sentiment malheureux provient de plusieurs choses : le sourire n’est pas de rigueur, la langue a la sonorité agressive, et peut être aussi une trop grande réserve. Ce peuple, froid et dure, a été endurci par des années de guerres et forgé par le communisme qui a gommé les cultes et cultures populaires. Ce qu’il en reste se fait discrètement, au sein de la famille.

Il est très difficile de percer ce masque qu’ils portent en toute circonstance. Il faut bien l’avouer, les Vietnamiens restent un mystère pour nous. Comme dans tout voyage, nous nous rendons compte que le système de valeur est différent de notre modèle occidental. Faire perdre la face et montrer à une personne qu’elle a tord n’est pas une chose à faire: ils le prennent très mal et se sentent terriblement blesser. On réalise aussi via des discussions et du vécu, qu’ils vont préférer mentir ouvertement sans que cela ne gène personne plutôt que d’être pris à défaut.

Nous n’avons voyagé que dans la partie dite « capitaliste » du pays, c’est à dire sous le 17eme parallèle. Cette limite séparait les communistes du nord des pros-américains du sud pendant la guerre. Même si le pays est actuellement unifié, le sud affirme sa différence et se revendique plus ouverte. Saigon en est un bon exemple. Par ailleurs, on constate cette contradiction dans la religion : sous gouvernement communiste, les offrandes aux ancêtres se font en (faux) dollars américains…

L’esthétique du pays est un savant mélange d’austérité et de kitsch. Les bâtiments communistes de béton gris et jaune donne une image forte et puissante du Vietnam. On ajoute au tableau une touche de kitsch lorsqu’on voit passer une vietnamienne avec un masque anti-poussière, une combinaison pyjama (qu’on oserait même pas mettre le dimanche devant la télé), et bien sur porte le traditionnel chapeau conique.

Pour notre prochaine étape, on reste en Indochine mais nous passons au Cambodge!

Baptiste et Tania