Toy Train – Ooty à Mettupalayam

Toy Train – Ooty à Mettupalayam

Bonjour à tous,

Après le trekking de bon matin dans la jungle, nous avons pris un bus pour rejoindre Ooty. Les 45min de trajet prévus se sont rapidement transformées en 2h15 de bus dans les montages, un tout autre paysage que précédemment, mais non moins grandiose. Mais revenons au sujet d’aujourd’hui, le petit train de la montagne de Ooty. Nous sommes en effet venu à Ooty pour redescendre sur Mettupalayam simplement pour prendre ce Toy Train à vapeur si mythique. Comme d’habitude, nous n’avons rien réservé; cette fois ci, on aurait peut-être dû.

Voici dans un premier temps un des multiples paradoxes indiens. On repère un guichet avec une pancarte indiquant qu’il ouvrira uniquement 45min avant le départ. On comprend alors que tout n’est pas encore joué. On se pointe un peu avant l’heure dite, pour faire la queue de façon très civilisé. Nous sommes incroyablement surpris quand le guichet ouvre à la seconde près, et commence à vendre des billets pour la seconde classe. Cette même queue structurée se répète sur le quai de la gare… On se dit alors que cette organisation doit venir des anglais (encore eux!).

Quand le train arrive, on nous entasse (le terme est faible) dans le wagon de deuxième classe. On a finalement de la chance, même si on ne se retrouve pas à gauche pour la vue et qu’on a nos sacs sur les genoux, nous n’allons pas rester 4h30 debout comme certains dans notre wagon… Heureusement, qu’il y a des courants d’air pour les odeurs, 50 indiens dans un petit wagon par 30 degrés,  c’est à ravir les narines. Mais malgré tout cet inconfort apparent, l’ambiance est au rendez vous! Les gens derrière nous sont adorables, et tente de communiquer (rien à faire, on comprend rien) mais on sent que le courant passe. On communique à force de souries avec toute la famille.

Mais revenons à notre train. C’est un des dernier train à vapeur de l’inde, et peut-être du monde. Il traverse des tunnels, franchit avec affront de minuscules ponts et brave le vide au flanc de la montagne au rythme si symbolique et saccadé que nous avons perdu avec la modernité, le fameux tchou-tchou.

Notre voisin insistant, nous passons alors notre tête par la fenêtre pour voir dans les virages, la locomotive et ses nuages de vapeurs puantes apparaissent. Comme nous avons la chance d’être en seconde classe, nous avons le privilège d’être juste derrière la locomotive et de vivre cette expérience pleinement : le wagon se remplit de fumée dans les tunnels alors que la foule crient wou! wou! de joie. Une odeur de souffre nous remplit alors les narines, mais les sourires restent bien plus fort!

Cette expérience loufoque reste un moment inoubliable, même si les vallées de thé en terrasse sont cachées par la foule du wagon pendant presque tout le voyage. On a pu apercevoir quelque coin de montagne florissante et des petits villages colorés dans les hauteurs verdoyantes. Du coup, on retournera dans ces Gaths Occidentaux.

On arrive à Mettupalayam un peu fatigués, Baptiste se bat pour avoir un ticket de train pour Coimbatore dans une queue de guichet complètement anarchique (Mais où sont les anglais?). On attend une heure sur le quai, jusqu’à ce qu’on réalise qu’il nous faut faire la queue… On la rejoint mais elle semble infinie. On monte les derniers dans le train, encore une fois. On stresse un peu du moment à venir en voyant les wagons, qui pourrait rappeler des mauvais moments de l’histoire franco-allemande. On monte dans le train, et bien sûr, on n’a pas de place… Baptiste finit sur les portes bagages, plier en quatre, au niveau du plafond et des ventilos graisseux… Pour Tania, la galanterie Indienne a fonctionné, car elle a eu un siège perso près de la fenêtre et a pu (que dis-je tenté) de discuter avec les locaux. Ambiance glauque, mais encore une fois, les sourires et la bienveillance priment sur le lieu et font oublier le wagon à bétail!

Cette journée infinie a été riche en expérience, et on sait maintenant, ne JAMAIS prendre la seconde classe dans les trains indiens, sauf  pour les contorsionnistes. Après ces aventures, on mérite bien une bonne chambre dans la banlieue Coimbatore, avec eau chaude et Internet!

A bientôt,

Tania et Baptiste