La grande plage populaire de Chennai

Chennai et Mahabalipuram : un contraste bouleversant

Bonjour à tous,

Nous avons été chaleureusement accueilli par Anshuma et Deeper, des amis indiens de Renée et Hubert. Ce séjour parmi eux fût passionnant, nous avons pu débattre sur des sujets actuels relatifs à l’inde d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

Même si elle nous avoue ne pas être une experte de la religion et culture Hindou, elle nous conte les histoires de la mythologie lorsque nous visitons Mahabalipuram. (On vous conseille la lecture du Ramayan.  Certes, c’est 7 livres de 500 pages, où Vishnou et Krishna racontent leurs vies… Nous on va prendre la version raccourcie qui permettra, au moins, de les reconnaître!) Cet héritage culturel lui vient naturellement de sa famille et surtout de sa grand mère, qui lui racontait ces passionnantes histoires. Par exemple, une fois par an, les sœurs se doivent de nouer un bandeau aux doigts de leurs frères pour leur rappeler qu’ils leurs doivent protection et amour. Cette fête est toujours célébré dans la plupart des familles et permet de conserver les liens entre familles éclatées dans les grandes villes du pays.

Nous avons la chance de partager avec Anshuma et Deeper la remise des césars de Bollywood. Ils adorent et nous commentent l’histoire de la plus grosse production mondiale de film. On se rend compte que les grandes modes comme le disco ou la pop se retrouvent. Mais que les guitares rocks et les mini-jupes de chez nous sont remplacées par des sitars et des saris plus ou moins court. On s’est senti un peu bête de ne rien y connaître… Qui parmi vous en a déjà vu un de ces films ? Pour l’introduction au genre, voici l’automne emporte le vent version indienne de 3h30: Dilwale Dulhania le jayenge. Les extraits que nous avons pu voir dans l’avion montre le clivage certain de l’inde actuelle, tiraillée entre tradition et modernité. Bien sûr, les danses et chansons n’en finissent pas et on peut pas dire que cela ne soit pas kitch (Quétaine pour nos amis d’outre atlantique)!

C’est une famille très ouverte qui représente bien ce que sera l’inde de demain, tourné vers l’occident tout en étant fière de leurs origines et de leurs traditions. Anshuma est une femme moderne et qui travaille : elle design des saris, et monte son business en pensant à son expansion internationale. Elle est fière de nous apprendre que son fils étudie aux état-unis. Ils se skypent devant nous en Anglais. On comprend que même si la langue maternelle des parents restent l’Hindi, ils communiquent avec leurs fils en Anglais.

Ils vivent à Chennaï, mégalopole de 8 millions d’habitants tournée vers le futur avec des industries puissantes et un secteur de service dynamique tout en restant très traditionnel. C’est ici que sont les plus grandes écoles de danses et musiques classiques du pays.

Les parents représentent ce pont entre tradition et modernisme via leurs enfances et leurs langues maternelles mais aussi via leur exposition à l’internationale. Ils sont très au courant des changements et les acceptent avec un mélange complexe de retenue, de compréhension et de curiosité. Ils nous confient que leur fils fait parti d’une toute autre génération qui est exposé encore plus qu’eux grâce à Internet et aux universités Américaine ou Anglaise. Cette génération revient souvent au pays pour aider à la construction de l’inde de demain.

Le développement récent et impressionnant des télécommunications à faible coût, d’Internet et des médias sociaux permettent à toutes les couches de la société d’avoir accès au monde extérieur. Nous avons vu certains aspects néfaste de la mondialisation (pollution par exemple) mais nous discutons avec Anshuma de certains aspects très positifs comme le refus des castes et l’indignation des femmes face à des scandales issus du moyen âge. Nous sommes au début de ces changements importants qui vont faire de l’inde de demain une puissance extraordinaire.

C’est cette inde là que nous avions dû mal à appréhender : l’inde hors des circuits touristiques, qui se lève et travaille tous les jours dans les services, roulent avec chauffeur mais se réjouit des combats des nombreux opprimés de leur pays, tout en gardant une partie de leurs magnifiques traditions.

Nous avons visité ensemble le temple de Chennaï, la plage et bien sûr le fabuleux Mahabalipuram.

Juste derrière l’appartement, il y a la fameuse plage de Chennaï où la classe populaire se retrouve dans une agitation joyeuse et festive. Ce fût un très beau moment d’authenticité, on vous laisse découvrir les photos des locaux! Par contre, à quelques mètres, un bidon ville très pauvre fait face à la mer. Une pauvreté écrasante comme nous n’en avons rarement vu cohabite avec l’insouciance des familles de la plage.

A Mahabalipuram, nous avons pu apprécier diverses représentations de la culture mythologique Hindou. C’est extraordinaire de voir des dizaines de temples sculptés dans un seul et unique bloc de pierre… ils ne se simplifiaient pas la tâche à l’époque! On s’est bien rendu compte que ces histoires et dieux Hindous sont bien présents dans la vie de tout les jours et depuis des millénaires.

Pour notre prochaine étape, nous montons vers le nord, pour la seconde partie de notre voyage en Inde. Direction Varanasi (ou Bénarès pour les intimes), la ville sainte de l’inde.

A bientôt,

Baptiste et Tania