Saigon

Saigon

Bonjour à tous,

Le petit Paris de l’extrême orient

Nous atterrissons à Saigon, une ville qui a fasciné et envoûté écrivains et voyageurs des années 30, à l’époque ou le ferry Marseille-Saigon mettait 28 jours pour faire la traversée. En se promenant dans les rues, on croise des bâtiments coloniaux en parfait état, comme le palais du gouverneur de la Cochinchine, la poste centrale charpentée de fer par Gustave Eiffel, la cathédrale, le théâtre municipal et l’hôtel de ville. En effet, dès 1914, les français avaient fait de Saigon leur point d’entrée en Asie du Sud Est.

Lors du départ des français après la défaite de Diên Biên Phû, le pays s’est coupé en deux, le nord communiste et le sud capitaliste. Les français ont tiré un trait sur 95ans de colonisation en Indochine. Les américains souhaitant un accès à la Chine, ont repris le rôle peu glorieux des colons en bien plus trash. On ne va pas faire un cours d’histoire, mais lors de la visite du musée de la guerre, certes peu objectif, on réalise avec effroi les horreurs du napalm, de l’agent orange et des B52. C’est récent, la chute de Saigon n’a eu lieu qu’en 75… Lors de notre arrivée en avion, on voit des cratères, résultats des bombardements, défigurant les beaux paysages des rizières vertes éclatantes.

Ho Chi Minh la rouge

Saigon fût renommé Ho Chi Minh-ville lorsque le communisme reprit ces droits sur le sud du Vietnam. La ville garde quelques traces charmantes de la colonisation française, mais les bâtiments communistes sont aussi très présents. On ne pourra pas taire le fait que l’austérité est de rigueur. Ce béton, ces angles droits et ce gris fade contrastent avec les ambiances chaleureuses et bordéliques que nous venons de quitter. La ville nous parait d’une grande propreté et d’une calme apparent. Quelques touches discrètes de couleurs vives nous rappellent que nous sommes bien en Asie, ou l’esthétique kitch est de rigueur. A noter, nous avons remplacé les vaches par les deux roues, il y aurait 4 millions de motos pour 7 millions d’habitants… on vous laisse imaginer l’ambiance aux feux rouges!

Le goût du Vietnam

Par contre, à Cholon ou à Ben Thanh, on retrouve le plaisir des marchés vivants et animés, qui dictent le rythme réel de la ville. La vie et le joyeux bordel reprennent leurs droits. On pensait qu’on en avait fini avec les odeurs fortes, mais non! Du marché jusqu’à notre hôtel, on plonge dans l’odeur âcre du nuoc-mâm. Une saumure de poisson qui est devenue mieux qu’un condiment national, le goût même et l’odeur du pays. Lorsqu’on combine cela à du poisson séché en pleine chaleur et à l’humidité ambiante, ça donne bien la nausée!

Nos repas ne sont plus un calvaire, et deviennent plutôt un vrai moment de plaisir. Les plats sont variés et la cuisine, aussi bien dans un restaurant que dans la rue, est toujours excellente. Bien sûr, il y a les délicieuses soupes, les fruits de mers, les nouilles, les riz, et les rouleaux de printemps. Il parait que certains plats sont épicés, mais nous, on ne sent plus rien, ni plus aucune douleur d’estomac! Quel bonheur!

Les vietnamiens…

On nous avait dit que les vietnamiens n’étaient pas accueillant ni chaleureux… Heureusement, nous ne sommes pas tout à fait d’accord. Après quelques heures, nous nous sommes fait inviter par un professeur d’université pour une bière de bienvenue et au nom de l’amitié franco-vietnamienne. Même si la communication est rude, on comprend qu’il insiste sur le fait que les français ont laissé de belles choses dans cette ville. Quelques heures plus tard, un étudiant nous aborde pour pratiquer son anglais, et cela sans nous demander un centime, chose qui nous surprend suite à notre expérience Indienne. On discute et on en apprend un peu plus sur Saigon. Par exemple, la corruption importante empêche un diplômé de Master d’avoir un travail sans payer un bakchich, ce qui nous étonne vu la modernité de la ville. Les gens dans la rue sont globalement gentils même si ils sont réservés:  nous croisons peu de regards et les sourires sont tout de même rares et discrets.

On commence notre voyage au Vietnam, et il est difficile de nous détacher des codes que nous avons appris en Inde. Nous devons ré-apprendre comment communiquer, ce qu’il faut faire ou ne pas faire, ne plus négocier en Roupies mais en Dong, reconnaître qu’on ne se fait pas systématiquement avoir… Nous ressentons encore une nostalgie du pays le plus épicé au monde, mais la facilité de voyager au Vietnam, son calme relatif, et la douceur globale de la ville nous procurent un repos fort appréciable!

Pour notre prochaine étape, nous partons au soleil vers la mer… ça aussi, ça va faire des jaloux!

A bientôt,

Tania et Baptiste